Une soeur à 9 doigts ?
Presse

Pendant le (dé)confinement, toutes et tous, passons bien plus de temps sans sortir de chez nous qu’auparavant. Le risque de voir augmenter le nombre d’accidents domestiques – autrement dit les accidents qui se passent à la maison –  est grand. Si les journaux ont beaucoup parlé des risques d’empoisonnement, l’accident qu’a vécu Aïona est tout autre mais, c’est un accident quand même !
Auteure : Aïona, 16 ans, Bruxelles
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R.

La porte maudite

Tout le monde a vécu des aventures durant le confinement. Mais, est-ce que vous, vous avez dû vous rendre en urgence à l’hôpital pour que votre petite sœur ne perde pas un doigt ? Je ne crois pas. Laissez-moi vous expliquer ce qu’il s’est passé. Il est midi, ma sœur crie et pleure. La porte s’est refermée sur son doigt. Je me prépare vitesse grand V pour l’emmener aux urgences. Évidemment en ce temps de confinement, les transports en commun sont déconseillés, nous allons devoir marcher. Heureusement, l’hôpital n’est qu’à 13 minutes. Je me demande comment cela va se passer là-bas.

Dans la gueule du loup

C’est l’endroit où personne ne veut se retrouver en cette période. Est-ce qu’on va rencontrer des malades du coronavirus ? Ma petite sœur est stressée. Je le suis aussi. Pas le temps de penser à ça, nous nous mettons donc en route. Le soleil tape, il n’y a pas un chat dans les rues, ma petite sœur se plaint. Son doigt lui cause beaucoup de douleur. Elle me pose des questions auxquelles je ne peux pas répondre. Je ne sais pas ce qu’il va se passer une fois que nous serons sur place. Plus tôt, pour la rassurer et calmer ses pleurs, je lui avais pourtant assuré que ça allait aller, que ce n’était rien, qu’on n’aurait pas à se rendre à l’hôpital. Mensonges… Maintenant elle ne croit plus ce que je dis.

La main bionique

On arrive enfin. Je lève les yeux vers la façade de l’hôpital, on y est. Ma mère nous rejoint rapidement sur place. Elles entrent dans le bâtiment, moi, j’attends dehors, sur un banc. Le temps semble long, j’aimerais savoir ce qu’il se passe derrière ces murs. Est ce qu’elle va s’en sortir indemne ? J’imagine déjà le pire, je vois ma sœur dans une salle d’opération, les médecins qui lui annoncent que son doigt est déjà trop pourri pour pouvoir être sauvé et qu’il faut l’amputer pour que ça ne s’aggrave pas. Seulement il est déjà trop tard, ils vont devoir amputer toute sa main ! Comment va-t-elle faire ? Peut-être va-t-on la lui remplacer par une main bionique ? Si tel est le cas, elle va devoir être forte mais je serai là pour la soutenir !

Merci

Mère et sœur sortent enfin de l’hôpital, je cours vers elles et constate que je me suis inquiétée pour rien. Aucune trace de main bionique, elle n’a qu’un pansement autour du doigt. Je suis soulagée. Finalement, plus de peur que de mal. Je voulais vous raconter cette anecdote pour parler des soignants qui en plus de s’occuper des malades du Covid-19, ont continué à s’occuper de toutes nos blessures. Un grand merci à eux !!