Dans ma bulle
Presse

Bienvenue dans l’univers de Raissa. Pendant le confinement, dans sa bulle tout se passait pour le mieux. Son imagination avait pris le pouvoir et le monde était peuplé de poèmes et de créatures imaginaires. Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes jusqu’à…

AUTREURE : Raissa, 17 ans (Bruxelles)

L’imagination au pouvoir

Je suis le genre de personne à avoir beaucoup d’imagination, à me créer un monde imaginaire et parfait. En d’autres termes me faire des illusions, beaucoup d’illusions. Quand je suis dans ma bulle, je l’imagine rose avec plein de fleurs somptueuses. Je vois un monde magnifique, sans limite, où je peux faire tout ce que je veux. Je vois des chevaux courir, dans tous les sens, sur l’herbe rose avec une joie immense. Je suis époustouflée par les baleines majestueuses qui nagent dans les océans. Vous vous dites que ça peut être bien d’imaginer et d’inventer plein de choses dans sa tête, mais …

C’est un monde parfait

Lorsque tu t’imagines un monde parfait pour pouvoir fuir la réalité, c’est un gros problème. Je suis informée que le pays va être en quarantaine, qu’on va tous et toutes être confiné·es et que les écoles vont fermer. La joie, l’amusement et la gaieté s’emparent de tout le monde.
Dans ma bulle c’est magique. Mon monde rose brille de mille feux, brille de toutes ses paillettes. Les animaux dansent, chantent et courent partout pour exprimer leur joie. Je n’ai plus aucun problème, mon monde est parfait et absolument rien peut le gâcher. Fini de devoir se lever tôt tous les matins pour aller à l’école, fini de devoir aller chez mon professeur de mathématiques deux fois par semaines, fini de devoir travailler régulièrement.Tout cela est fini pour moi ! Jusqu’en septembre !

Tout va bien

C’est le confinement, je suis dans ma bulle dans mon monde parfait. Je me lève et me couche à l’heure que je veux, je me sens libre… Libre de ne plus avoir de choses à faire, de ne plus avoir la pression quotidienne de l’école. Je suis bien dans ma bulle que j’aime tant.
Tous les jours je reçois des notifications de l’école m’annonçant les devoirs que je dois rendre pour tel jour. Mon illusion me dit que j’ai le temps de le faire après, de remettre à plus tard. Je suis dans un monde parfait et il y n’a rien de mieux.

Le réveil sonne

Un jour, ma titulaire m’envoie un message expliquant qu’elle est très déçue de mon irrégularité dans mon travail pendant le confinement et que ça peut mettre mon année en danger. Paf, tout s’écroule. Ma bulle devient grise, il se met à pleuvoir, tous les animaux disparaissent, tout est sombre. Elle se brise et éclate en mille morceaux. La réalité revient, brusquement. Moi qui était dans mon monde parfait, sans aucune obligation, tout est gâché par ma faute. Mon monde est au sol, tout est noir, il n’y a plus aucune paillette. Tout est détruit. Je réalise que je n’ai pas été productive pendant le confinement et que je me suis complètement égarée dans les priorités. Mon illusion a pris le dessus. J’ai décidé de changer et de faire face à mes responsabilités.

Tout le monde debout

Je terminerai en disant merci à ma titulaire, merci à ma conscience et surtout merci à la réalité. En effet dans la vie il y a un temps pour tout. Il suffit de savoir gérer son temps. Comme dirait le proverbe “le temps c’est l’argent ”. Comme on prend soin de son argent, moi je prendrai soin de mon temps car j’aurai toujours une place pour le rêve. Réaliser mes rêves fait partie de mes objectifs de vie et rêver ne m’empêchera plus jamais d’avoir les pieds sur terre.

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.
Image : 愚木混株 Cdd20