Rap, musique et sentiments

Vadim est sûrement d’accord avec Nietzche, philosophe allemand de la fin du XIXème: sans musique la vie serait une erreur. Pas sûr qu’ils écoutent la même. Vadim, il est dopé au rap ! 

AUTEUR : Vadim, 16 ans (Bruxelles)

La musique fait partie intégrante de ma vie. Ce confinement m’a encore plus rapproché de la musique qu’auparavant. J’ai eu plus de temps de me poser et de réfléchir sur la vie tout en écoutant de la musique surtout du rap.

Cette musique contribue beaucoup à définir mon humeur. Quand je suis heureux, j’écoute de la musique d’ambiance avec un message positif, comme par exemple du Ninho (1), du Jul (2) ou encore du Heuss L’Enfoiré (3). Quand je suis énervé ou que j’ai envie d’être énervé, notamment pour faire du sport, alors j’aime bien écouter du rap hardcore, comme Lacrim (4) ou du 6ix9ine (5). Des fois, j’ai juste envie d’écouter du rap plus poétique pour réfléchir à la vie, comme par exemple du Lino (6) ou du Kery James (7). C’est ce que j’aime dans le rap, sa diversité ! Il y en a vraiment pour tout le monde.

Certaines musiques me touchent plus que d’autres et font vraiment partie de ma vie ou d’un souvenir de ma vie, sans que je ne sache expliquer pourquoi. C’est le cas du morceau : Jusqu’au dernier gramme de PNL (8). La puissance de ce morceau, sa mélodie ou encore ses paroles font vraiment partie de ma vie. C’est même presque devenu un symbole pour moi.

En conclusion, la musique c’est la vie !

Ninho, né en 96 à Longjumeau est rappeur. En juillet 2020, il devient – notamment avec son plus grand succès Comme prévu – l’artiste ayant le plus de singles d’or, de platine et de diamant.
2. Julien Mari dit “Jul” est né à Marseille en 1990. Il rappe depuis qu’il a 12 ans. Artiste très productif, il a sorti une douzaine d’album depuis 2014. Son titre le plus connu est peut-être bien On m’appelle l’ovni.
3, 4 et 6 Heuss l’Enfoiré, Lacrim et Lino, sont aussi des rappeurs français.
5. 6ix9ine ou Tekashi 69 ou encore, Daniel Hernandez, est un rappeur américain qui a une certaine affection pour la bagarre. Il est tout autant connu pour ses problèmes avec d’autres rappeurs, que pour ses affaires judiciaires, que pour ses tatouages et, évidemment, pour son rap plutôt agressif.
7. Né en Guadeloupe en 1977, Kery James est aussi surnommé Ali Mathurin le Sage, Le poète noir mélancolique. Son rap est à la fois positif, poétique et politique. Il a touché au cinéma et au théâtre. De la petite liste de Vadim, c’est aussi le rappeur le plus engagé pour les banlieues, pour la jeunesse en difficulté.
8. PNL autrement dit Peace N’ Lovés, est le duo des frères Andrieu, Jusqu’au dernier gramme regroupe quatre clips du groupe. Ils racontent l’histoire de deux amis qui, des années plus tard, ne le sont plus. Désormais, ils sont en guerre sur fond de trafic de drogue.

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.
Image : 愚木混株 Cdd20

DILARA (ARGG)

AUTEURE : DILARA,17 ANS (de l’Athénée Royal Gatti de Gamond, à Bruxelles)

Un petit souvenir pour ceux et celles qui s’ennuient…

Oui chers lecteurs, je comprends, rester confiné à la maison peut des fois paraître difficile…
On peut parfois s’ennuyer, ne pas trouver quelque chose à faire à la maison, avoir envie de
voir d’autres gens que ses frères et sœurs, il arrive aussi de terminer sa série préférée et
soudain apprendre qu’il n’y aura plus de nouvelle saison… Quelle horreur !
Mais… No stress, j’ai le remède !

Dans ces temps difficiles, pourquoi ne pas se rappeler un peu de ses camarades de classe… ?
Croyez-moi, ils ne sont pas si ennuyant que ça (même si des fois, j’avoue…) MAIS je vous
assure, vous pouvez compter sur eux, ainsi que sur vos magnifiques souvenirs, pour vous
amuser un peu ! D’abord, rappelez-vous !

Si vous vous ennuyiez, vos amis ne vous manquent-ils pas un peu ? Les différentes figures de
la classe, celles que vous aviez l’habitude de voir et côtoyer tous les jours, chaque matin à 8h
devant l’école, chaque après-midi à la cours de récréation, et aussi en fin de journée après
les interminables heures de cours, celles que vous voyez encore plus que vos propres
familles, celles qui sont véritablement devenus une partie de votre vie, ne sont-elles pas
maintenant celles que vous voyez le moins ?

Vous rappelez-vous de celle qui est en retard chaque matin parce qu’elle a encore oublié de
mettre son alarme et qui débarque au plein milieu du cours, demi réveillée, à peine coiffée,
en s’excusant mille fois au prof énervé à qui on lui fait perdre du temps ? Situation qui arrive
dans chaque classe je parie, c’est littéralement obligé qu’on aille cette personne dans notre
vie.

Vous rappelez-vous toujours de celui pour qui la voix du prof donnant son cours paraît
comme une berceuse et qui s’endort, dans chaque cours, dans l’insouciance absolu, voyant
des dizaines de rêves au pays des merveilles pendant que tout le reste de la classe s’arrache
les dents pour résoudre les problèmes complexes en math ?? Et vous savez bien, impossible
de le réveiller, la sieste est plus importante pour lui, n’est-ce pas !? Ah oui, d’ailleurs, je suis
sûre que vous n’avez pas oublié le moment où vous avez cru qu’une météorite est tombée
sur la Terre mais qu’enfaite c’est lui qui ronflait !

Vous rappelez-vous encore du groupe de filles du fond de la classe qui papotent tout le long
de la journée, des vraies pipelettes comme on dit, à en arriver que ça vous casse la tête mais
vous est-il déjà arrivé que le prof, très concentré à donner son cours n’entends rien du
tout !? Mais des fois au contraire, il entend quelque chose qu’il ne fallait pas… Quelle
oreille !

Mais vous devez sûrement vous rappeler de ceux qui se plaignent à tout moment car les
profs donnent « une tonne » de choses à faire pour la semaine prochaine, « les profs ne
pensent jamais à nous »… disent-ils, qui ne connait pas cette phrase ? (oke ça a peut-être été
le cas de tout le monde, se plaindre est de nature humaine !)

Et finalement, impossible de ne pas se rappeler des camarades qui attendent avec
impatience la pause de midi pour courir chez le fast food d’à côté et être les premiers avant
que les autres élèves n’arrivent pour éviter que la file ne soit trop longue. En plus, ils ont la
chance de commander ce qu’ils veulent, pas de bol pour le dernier ! Véritable course
poursuite, ne trouvez-vous pas ?

Oui, ce sont des sacrés souvenir que l’on n’oubliera sans doute jamais, même après 20 ans,
car ces années resteront nos plus belles années et ces différents types d’amis seront tous de
bonnes connaissances que vous vous faites !

Et aujourd’hui, que ce soit pendant le confinement ou le déconfinment, vous avez tous des
petits souvenirs par-ci par-là qui peuvent vous faire rire, pleurer, sauter de joie… Bref, vous
savez que vous les avez vécu et pleins d’autres merveilleux évènements vous attendent.

Entre temps, profitez-en pour appeler vos camarades et discutez, ne permettez pas le
corona, ce maléfique virus qui sévit le monde, de couper tous vos contact avec les gens avec
qui vous étiez proches ! Distance ou pas, un simple appel suffit et les souvenirs reviennent…

Merci d’avoir lu,
Prenez tous soin de vous et ne perdez pas contact!
Dilara.

Journée de stress

L’année passée, Nina a eu une bien mauvaise surprise, elle a redoublé… En cette fin d’année, chamboulée par le coronavirus, elle a très peur de revivre cela. Dévorée par le stress, elle attend.  

AUTEURE : Nina, 15 ans, Bruxelles

Retour à l’école ?

Mardi, 19 mai, 10h. J’ouvre les yeux. Je ne me sens pas très bien, j’ai la boule au ventre. Suite à la suspension des cours à cause du coronavirus, je me suis habituée à travailler de la maison. Aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, je vais savoir si je dois retourner à l’école. Dans mon école, le directeur envoie un message aux élèves qui doivent retourner en cours : ceux qui ont été en difficulté durant l’année.

Recalée …

Il est midi, je mange ma tartine. Je reçois une première notification sur le groupe de la classe,… Le stress monte un peu plus, c’est un message de Maxime. Il demande si les appels aux élèves ont déjà été passés. La réponse de Margaux me rassure, elle annonce que les appels pour les quatrièmes secondaires ne commencent qu’en début d’après-midi. Les mauvais souvenirs remontent à la surface en cette longue journée d’angoisses. Je me vois une année en arrière, quand j’attendais d’avoir mes résultats de fin d’année. Ce jour-là, je rejoins ma maman à son travail avec un grand sourire mais je vois que ce sourire n’est pas réciproque. De la part de ma maman, de nature très souriante, cela m’a étonné et j’ai compris qu’il y avait quelque chose d’anormal. Ne pensant pas une seule seconde que ça pouvait être en rapport avec ma fin d’année, je lui dis en riant: “Alors, l’école a téléphoné?” Je m’attendais à tout sauf à un oui. Au début, je pensais à une mauvaise blague mais vue l’émotion sur son visage, j’ai compris que ce n’en était pas une. Il était 15h quand j’ai appris cette nouvelle et plein de questions me sont passées par la tête. Je faisais à présent partie des personnes qui recommençaient une année scolaire. Qu’est-ce que les autres allaient penser de moi ? Comment réagirais-je en voyant mes copines dans une année supérieure ?

Retour à la réalité !

Pour me détendre, ou pour essayer, je décide de rester sur mon téléphone et de parler à mes amies. Ça fait maintenant plusieurs heures que je suis sur les écrans, je décide donc de lâcher celui-ci et de rejoindre mes parents au salon. Mais soudain mon téléphone s’allume et je vois que j’ai reçu un message de mon éducateur. Le stress grimpe encore et je décide d’ouvrir le message. En regardant ce qu’il m’a envoyé, je souris bêtement. C’était simplement un message pour me dire d’aller rendre ma clé de casier avant la fin de l’année. Il est maintenant 16h, je demande à Maxime s’il a reçu des nouvelles du directeur. Il m’annonce que, malheureusement, il fait partie des élèves qui retournent à l’école. L’anxiété accumulée depuis le réveil continue à monter encore et encore. Il est 17h32, je bois mon thé chaud et à nouveau, le téléphone de ma maman sonne.

Ma vie ne tient qu’à un (coup de) fil…

J’ai peur que ce soit l’école, mais j’entends au ton de sa voix que c’est mon frère au bout du fil. Je ressens un stress immense pendant cette journée parce que je sais pertinemment que si on m’annonce que je dois retourner à l’école, ma fin d’année est en danger. Je ne veux absolument pas revivre le même scénario qu’un an auparavant. Le temps passe et je ne reçois toujours pas de nouvelle de l’école.

J’apprends que tous les appels ont été passés, je peux enfin relâcher la pression. On m’appelle pour aller manger, je suis fière d’annoncer à mes parents que je ne dois pas reprendre le chemin de l’école pour le moment. Est-ce que je serai en cinquième l’année prochaine? Je l’espère !

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.
Image : 愚木混株 Cdd20

Gloria (ARGG)

AUTEURE : GLORIA, 17 ANS (de l’Athénée Royal Gatti de Gamond, à Bruxelles)
IMAGE : Kamelia, 10 ans (Les cinquièmes Ulenspiegel, Saint-Gilles)

Hey Corona,

Ça fait déjà un bout de temps que tu es apparu dans nos vies. Eh oui, depuis déjà un peu
plus de 70 jours, tu as forcé le gouvernement de chaque pays à annoncer le confinement.
Même si cela fait plus ou moins trois semaines que le déconfinement est en vigueur, je sais
que tu es toujours là-dehors. Mais j’ai pas mal réfléchi depuis que je suis coincé entre les
murs de ma maison et je me demande si tu savais ce qui se serait passé si tu n’avais pas
débarqué dans nos vies ?

Mars

Mars commençait normalement, rien d’extraordinaire. À l’école, comme d’habitude, on
décomptait le temps qu’il nous restait avant les vacances de Pâque. Les deux premières
semaines passent sans souci. La semaine suivante était remplie de contrôles et en plus je n’avais
pas du tout le temps d’étudier. Mais malheureusement ou heureusement, tu es arrivé ! Alors
imagine si rien de tout ça ne se serait jamais produit. J’aurais passé tout mon weekend à étudier
comme une tarée et je me serais totalement isolé de ma famille. Passé ce moment, j’aurais
continué à bosser pour les contrôles qui allaient suivre. Tout ça jusqu’aux vacances…

Avril

Enfin, les vacances sont arrivées. J’auraissûrement revu mes meilleures amies et on aurait passé
toute une journée à se promener. Puis, j’aurais aussi profité de ces deux semaines pour me
rapprocher de ma petite famille. Mais tout ça, c’est ce que j’aurais aimé qu’il se passe. Même
si l’année se serait déroulée sans aucun souci, je sais que je n’aurais jamais pris le temps pendant
pour me ressourcer. En effet, les vacances de Pâque c’est le moment pour finir ces fiches de
révisions et pour commencer à étudier pour les examens. Ce qui signifie que je me serais isolé
dans ma chambre sans réellement prendre le temps de prendre soin de moi. Puis, bien sûr, les
cours auront repris de plus belle.

Mai

Ce mois aurait à coup sûr été le pire. Car pour moi, c’est le dernier mois de cours. Et je sais que
ça n’annonçait absolument rien de bon. Parce que les profs nous auraient balancé à la tronche
la masse de devoirs cotés et de contrôles, car comme à la fin de chaque trimestre, ils n’ont pas
assez de point à mettre dans nos bulletins. Ce qui veut dire que mon niveau de stress se serait
emballé. Du fait qu’il ne nous resterait plus beaucoup de semaines avant les révisions et que le
soir ou le weekend quand je rentre chez moi, je préfèrerais largement les passer en révisant pour
les examens. Mais bon, plus que quelque temps et je pourrais me reposer pendant deux bons
mois. Alors, je révise et je positive !

Juin

Je ne sais pas pourquoi mais ce mot m’aurifie ! C’est bizarre mais l’arrivée de ce mois est en
même temps une bénédiction et une malédiction. Bah oui, c’est la dernière ligne droite avant
l’arrivée des grandes vacances, du soleil, des plages et de la détente. Mais ça veut aussi dire que
c’est l’arrivée des EXAMENS ! Donc si jamais tu n’avais pas été là Corona, j’aurais passé deux
semaines totalement hard core. Puis j’aurais encore flippé avant les résultats. Mais après, ça
aurait été LES VACANCES.

Alors, tu vois Corona comment ma vie aurait été sans toi ? Barbante ! Car sans le confinement,
je n’aurais pas pris le temps de me rapprocher sérieusement de ma famille. Grâce à ça, j’ai pu
avancer à mon rythme dans les matières qui me pose problème. Mais surtout, je n’aurais pas
pris le temps d’apprendre à mieux me connaitre. Pour la première fois depuis longtemps j’ai
repris le sport (wow). Et maintenant, j’apprends aussi à mieux profiter de la nature lorsque je
sors. Mais encore, c’est n’est qu’une infime partie. Alors Corona, même si sérieusement le
nombre de victimes que tu as faite, le nombre de familles que tu as détruite ne sera jamais
oublié, tu as permis à de nombreuses personnes de prendre du temps pour se redécouvrir.

Cordialement, une connaissance !

Profiter des occasions offertes par le confinement

AUTEUR : Dennis, 19 ans (Bruxelles)

Je suis une personne plutôt casanière et réservée. Mon quotidien pendant le confinement est le suivant. Comme tous les matins, et ce depuis quelques années, lors du petit déjeuner, tasse de thé et pain grillé à la main, je lis les actualités. Durant cette période, le monde entier s’est serré les coudes pour contrer cette pandémie et cela m’a permis d’élargir mes connaissances, tant au point de vue politique, économique que social.

Au niveau de la Covid-19, je pense que les politiques n’ont pas confiné suffisamment tôt. C’est-à-dire, ils auraient dû dès le début des premiers cas rapportés en Chine, mettre en quarantaine obligatoire, les personnes revenant de l’étranger. Et par la suite, faire des contrôles de températures aux frontières. L’obligation de porter un masque dans les lieux publics. Si j’avais été un des politiciens qui nous représentent, c’est ce que j’aurais favorisé, nous aurions pu dès lors éviter un lockdown.

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Image : 愚木混株 Cdd20

Le confinement, ça serre à ça

Auteur : Julien, 16 ans, Bruxelles

Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance.

Pendant ce confinement, mon frère, Matteo, et moi, nous nous ennuyons de plus en plus. Tous les jours, nous avons la même routine : télévision, manger, téléphone, dormir, … Pour ensuite passer à un lendemain plus vide encore que le précédent.

Un jour, alors que nous sommes affalés sur le canapé, mon frère me regarde et me dit : « Tu te souviens lorsque nous faisions pousser des fruits et des légumes dans le petit potager de notre ancienne maison ? Je crois que cela me manque ».

Après un bref moment de réflexion, il ajoute :

– Mais… on a un jardin, on a des mains ! On peut faire une serre nous-même et en profiter pour faire pousser ce que l’on veut !
– On va devoir travailler pour construire cette serre ? Non parce que je t’avoue que ça me fatigue déjà !
– Oui, mais c’est normal ça ! Et puis, tu pourras manger tout ce qu’on y fait pousser.

À la suite de cet argument solide, on commence à dessiner différents plans pour nous aider à la construction de cette serre et surtout savoir de quels matériaux nous avons besoin. Une fois tous les matériaux réunis, on entame la construction, étape par étape, comme nous l’avions imaginée sur le plan. Évidemment, on s’est très vite rendu compte qu’on était ni de grands bricoleurs, ni des architectes car, vers la fin de la construction, notre serre était de travers, prête à tomber à tout moment ! Heureusement, cette serre est encore mieux que celle que nous avions imaginée. Ce projet a été fatiguant, embêtant à certain moment, mais tellement satisfaisant !

Je tiens tout de même à remercier mon père, toujours prêt à nous encourager en nous disant que cette serre ne tiendra jamais debout tellement elle penche, mais aussi à la voiture de mon frère qui a supporté tous les allers-retours parce qu’il nous manquait quelques vis, planches, etc.. Je tiens également à remercier nos voisins, assez patients pour ne pas râler avec tout le bruit que l’on a fait et puis surtout à ce soleil qui ne nous a pas quitté du début jusqu’à la fin. Je crois qu’on est devenu des meilleurs amis maintenant !

Lorsque la serre a été terminée, nous savions bien qu’elle n’était pas la plus belle, ni la plus fonctionnelle mais nous savions pertinemment que nous avions réussi notre pari qu’on s’était lancé et que cela nous a permis d’apprendre de nos erreurs. Parce que il faut l’avouer, il y en a eu pas mal ! Ce projet aura eu le mérite d’atteindre un objectif : celui de prouver à ces deux garçons affalés sur le canapé qu’ils en étaient capables, leur prouver que finalement, créer, c’est quand même pas mal. Et que malgré les quelques défauts de ce projet, notre serre restera debout dans les années à venir !

J’ai rencontré ma soeur

Auteure : Elizabeth, 16 ans, Bruxelles
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R à distance

Aussi incroyable que cela puisse paraître, pour qu’Elizabeth et Marina se rencontrent, il n’a pas fallu des années passées sous le même toi, une maman… Non, pour se retrouver, pour se trouver, les deux soeurs ont eu besoin d’un pangolin !

Ma sœur et moi sur le canapé partageant nos impressions sur Stranger Things, en rigolant comme on ne l’avait jamais fait avant.

– Tu veux qu’on regarde quoi ?
– Stranger Things s’il te plait!!
– Non, ça me fait peur.
– T’es sérieuse, Marina, t’as 21 ans?

Ce genre de moment, nous n’en avions pourtant jamais eu avant. Je sais que la plupart des gens trouvent le confinement plutôt énervant, mais pour moi, il m’a permis d’être plus proche de ma famille.

Je m’appelle Elizabeth, j’ai 16 ans. J’ai vécu le confinement avec ma mère et ma sœur. Ma sœur, Marina a 21 ans. Elle étudie les sciences politiques à l’Université. Avant, chaque jour, je me levais à 6h30 pour aller à l’école et quand je rentrais, il était 16h30. Ma sœur, elle avait des horaires bien différents des miens. Levée vers 11h, elle rentrait à la maison à 22h30. Autant dire qu’on ne se voyait presque pas, que le weekend, et encore que les fois où elle ne travaillait pas à la bibliothèque… En plus de tout ça, ma sœur et moi sommes très différentes. Je suis désorganisée, introvertie, j’aime bien rester à la maison, vivre dans mon monde… Ma sœur, elle, est organisée, extravertie, calme… Le peu de temps que nous avions ensemble, nous le passions à nous disputer. C’est grâce à ce confinement que je me suis rendue compte que ma soeur me manquait et qu’en réalité, elle ne me connaissait pas…

– T’es marrante, en fait.
– Toi aussi.

Quand Marina m’a dit ça, je me suis dis que j’avais envie que ce moment dure plus longtemps. Même si je suis quelqu’un de solitaire, ce confinement et ces moments passés ensemble m’ont fait comprendre que chaque lien est spécial, que chaque lien est à entretenir. Ce que j’espère, c’est qu’après le confinement, on continue à partager plein d’autres moments comme ça.

Une soeur à 9 doigts ?

Pendant le (dé)confinement, toutes et tous, passons bien plus de temps sans sortir de chez nous qu’auparavant. Le risque de voir augmenter le nombre d’accidents domestiques – autrement dit les accidents qui se passent à la maison –  est grand. Si les journaux ont beaucoup parlé des risques d’empoisonnement, l’accident qu’a vécu Aïona est tout autre mais, c’est un accident quand même !
Auteure : Aïona, 16 ans, Bruxelles
Cet article a été produit lors d’un atelier Scan-R.

La porte maudite

Tout le monde a vécu des aventures durant le confinement. Mais, est-ce que vous, vous avez dû vous rendre en urgence à l’hôpital pour que votre petite sœur ne perde pas un doigt ? Je ne crois pas. Laissez-moi vous expliquer ce qu’il s’est passé. Il est midi, ma sœur crie et pleure. La porte s’est refermée sur son doigt. Je me prépare vitesse grand V pour l’emmener aux urgences. Évidemment en ce temps de confinement, les transports en commun sont déconseillés, nous allons devoir marcher. Heureusement, l’hôpital n’est qu’à 13 minutes. Je me demande comment cela va se passer là-bas.

Dans la gueule du loup

C’est l’endroit où personne ne veut se retrouver en cette période. Est-ce qu’on va rencontrer des malades du coronavirus ? Ma petite sœur est stressée. Je le suis aussi. Pas le temps de penser à ça, nous nous mettons donc en route. Le soleil tape, il n’y a pas un chat dans les rues, ma petite sœur se plaint. Son doigt lui cause beaucoup de douleur. Elle me pose des questions auxquelles je ne peux pas répondre. Je ne sais pas ce qu’il va se passer une fois que nous serons sur place. Plus tôt, pour la rassurer et calmer ses pleurs, je lui avais pourtant assuré que ça allait aller, que ce n’était rien, qu’on n’aurait pas à se rendre à l’hôpital. Mensonges… Maintenant elle ne croit plus ce que je dis.

La main bionique

On arrive enfin. Je lève les yeux vers la façade de l’hôpital, on y est. Ma mère nous rejoint rapidement sur place. Elles entrent dans le bâtiment, moi, j’attends dehors, sur un banc. Le temps semble long, j’aimerais savoir ce qu’il se passe derrière ces murs. Est ce qu’elle va s’en sortir indemne ? J’imagine déjà le pire, je vois ma sœur dans une salle d’opération, les médecins qui lui annoncent que son doigt est déjà trop pourri pour pouvoir être sauvé et qu’il faut l’amputer pour que ça ne s’aggrave pas. Seulement il est déjà trop tard, ils vont devoir amputer toute sa main ! Comment va-t-elle faire ? Peut-être va-t-on la lui remplacer par une main bionique ? Si tel est le cas, elle va devoir être forte mais je serai là pour la soutenir !

Merci

Mère et sœur sortent enfin de l’hôpital, je cours vers elles et constate que je me suis inquiétée pour rien. Aucune trace de main bionique, elle n’a qu’un pansement autour du doigt. Je suis soulagée. Finalement, plus de peur que de mal. Je voulais vous raconter cette anecdote pour parler des soignants qui en plus de s’occuper des malades du Covid-19, ont continué à s’occuper de toutes nos blessures. Un grand merci à eux !!

Mon voyage sur Covid-19

AUTEURE : SEPHORA, 13 ANS (Schaerbeek)
IMAGE : ABDULLAH (de l’Institut Frans Fisher, à Schaerbeek #FischeriensEvasionsPoétiques)

16 mars 2020. J’étais limité, je ne suis pas à l école, mais j’étais chez moi.
Je me suis regardé dans mon miroir et me suis dit cette fois au cours de cette décision du gouvernement, je réalise que j’étais en train d’être arrêté face à mon quotidien.

DONC J’AI ÉTABLI MON PROPRE VOYAGE EN TRAIN

Dans chaque arrêt, mes tâches ont été annoncées.

BIENVENUE AU TRAIN COVID19 EN ROUTE VERS LA LIBÉRATION

Le train s’est arrêté à la station d’information de l’école pour la première semaine.
Ils étaient tous là, nos doux enseignements, j’étais sûr qu’ils ne nous laisseraient pas tomber.

Ensuite, nous avons célébré la Journée mondiale de la trisomie le 21 mars. Ah, j’ai ma petite sœur Sara qui est porteuse et trisomie 21 je l’aime ❤️

Ensuite, il s’est arrêté la deuxième semaine à la station de mode « Super Sephora » !
J’ai aidé ma maman à faire le ménage entre les recettes et le linge de maison. J’étais assez complet.
J’ai adoré faire la cuisine et je n’ai pas oublié les travaux par correspondance.
Multifonctionnel pendant 2 mois j’ai fait de tout .. école, bien-être, temps en famille.
J’étais en contact avec moi-même et j’ai beaucoup appris.

Mon voyage sur Covid19 ne s’arrête pas là.
J’ai participé à une action solidarité pour une association ASBL. J’y ai mis tout mon cœur et partagé mon soutien ..
Sur le parcours de ce voyage, je me pose la question au sujet du gouvernement, je me dis le train est déjà passé pour eux la preuve, ils gouvernent.

Et pour nous quel sera notre avenir ?

Prenez soin de vous.

À L’HÉLOÏSE DU FUTUR

AUTEURE : HÉLOÏSE,17 ANS, BRUXELLES
IMAGE : ABDULLAH (de l’Institut Frans Fisher, à Schaerbeek #FischeriensEvasionsPoétiques)

Coucou, c’est moi. Toi du passé. C’est étrange de s’écrire à soi-même, ce le sera sans doute encore plus quand je tomberai sur cette lettre, un an après, sans m’y attendre. J’aurai peut-être même oublié son existence. En tout cas, j’espère que lorsque cela arrivera, je serai en adéquation avec la vision du monde proposée dans cette lettre. Soit, je t’écris pour partager ma conception de demain. Pour tenter de comprendre cette vision, je te rappelle juste que c’est l’Héloïse du passé qui t’envoie ce message.

FAST LIFE, FAST HÉLOÏSE

Certains de mes amis disent que j’ai une “fast life”. Je suis une personne intéressée et curieuse de tout ce qui m’entoure. Toujours occupée avec 36 000 activités, projets,… J’aime tout ça mais je commence à ressentir un manque de temps pour moi. J’ai donc pris l’habitude de procrastiner. Je repousse en disant “après”. Seulement chez moi, après signifie jamais. Sans parler de l’art que je cultive de ne pas dire ce que je pense. Je garde mes émotions et sentiments pour moi. Je ne dis jamais “je t’aime” ni que les personnes sont importantes dans ma vie. Je ne vois pas le mal avec ces habitudes. On m’a toujours dit qu’avoir de l’ambition et plein de projets, que c’était primordial. Mais à force d’avoir trop d’activités, on passe à côté de l’essentiel… Pendant ces semaines confinées, j’ai eu le temps de réfléchir et je ne souhaite plus la même vie pour toi, Héloïse du futur.

ALORS, T’AS POUSSÉ SUR LE FREIN ?

Pendant le confinement, j’ai senti un changement en moi. Une évolution, voire une prise de maturité. J’ai eu le temps de remettre en question ma définition de l’essentiel et je me rends compte que je suis bien à côté de la plaque… Je consacre beaucoup d’énergie à mes projets. Trop. La mini-entreprise, le rôle d’animatrice dans une association, mes études, ma seconde rhéto l’an prochain, mon rôle au sein de l’école et j’en passe… Tous ces engagements m’empêchent de passer du temps avec les personnes qui m’entourent. En écrivant cette lettre, je veux, Héloïse, que tu reviennes aux choses simples. J’espère que tu es moins absorbée par plusieurs projets et que tu es en train de vivre pleinement ta seconde rhéto à l’étranger ! As-tu arrêté de repousser tes engagements, de t’engager dans tout pour au final trouver une excuse ? As-tu arrêté les faux plans dont tu étais une professionnelle ?

ET TU ADMIRES LE PAYSAGE, AU MOINS ?

J’ai énormément d’autres envies pour ton avenir mais, surtout, j’espère que tu as du temps. Que tu le prends. Du temps pour toi, du temps pour ta famille, du temps pour tes amis et ensuite seulement, du temps pour les projets qui te passionnent. J’espère aussi que tu es plus communicative sur tes sentiments. As-tu dit, ne serait-ce qu’une fois, “moi aussi, je t’aime” au cours des quelques derniers mois ? À partir de maintenant, moi, Héloïse d’hier, d’aujourd’hui et de demain, je m’engage à dégager des moments pour profiter de chaque instant avec les gens que j’aime.

CET ARTICLE A ÉTÉ PRODUIT LORS D’UN ATELIER SCAN-R À DISTANCE.